Névroses, strangulation et Bondage 2 + coup de gueule
Matin Ordinaire
Dormir... Rêver peut-être ?
Tetris infernal...
Chipster
In the name of the Rose...
De l'autre côté du miroir
Je me freine pour ne pas poster 15 messages à l'affilée. Pourquoi ? Pour ne pas trop en dire je pense. Depuis mon précédent blog, je m'étais jurée de ne plus faire étalage de mes états d'âme sur internet. De ne parler que quand ça allait bien.
Ta gueule Sarah. Souris. Voilà.
Je m'étais jurée. Parce que j'en avais assez qu'on prenne des gants avec moi, comme si j'avais un coeur en porcelaine, ou plutôt comme si j'étais une bombe qu'on ne voulait surtout pas voir exploser. J'en avais assez de ne recevoir que des commentaires à côté de la plaque, de la psychologie de bazar de gens qui au final n'y comprenne rien. Marre de Skymerde, avec les messages de pub, ou pire, les commentaires uniquement axés sur mes photos parce qu'ils avaient la flemme de lire mes textes. Ou pire encore. Pas de commentaires. Devoir mendier les visites auprès de mes amis pour qu'ils se décident enfin à y jeter un oeil.
On dirait bien que je ne peux pas m'en empêcher. C'est peut-être parce que je n'ai personne à qui parler. Parce que je n'arrive pas à parler. Parce que j'ai peur qu'on me dise une fois de plus "arrête de dramatiser, on a tous des problèmes", et de me retrouver au bord de la crise de nerfs. Je ne veux plus crier. Je suis trop vide après. J'écris à la place. Je vide l'abcès. Je ne pleure pas. Je voudrais mais je n'y arrive pas. Je voudrais suivre l'avis qu'on me donnait, arrêter de dramatiser et me consacrer aux autres mais je suis trop centrée sur moi-même pour y parvenir.
J'ai besoin qu'on me dise qu'on m'aime. Je n'en peux plus de me sentir seule. Seule en cours. Si je ne vais pas vers les autres, si je ne quémande pas l'attention, la journée peut se passer sans qu'on vienne me parler. Je fais des efforts. Je me déplace. Je bouge, je souris, je parle. Je remotive les autres alors qu'à l'intérieur de moi, je me sens comme un cadavre. J'ai froid. Mes amis du lycée me manquent. Mes amis que je ne vois plus. A qui je ne sais plus quoi dire, même sur msn. J'ai besoin que TU me dises que tu m'aimes. Que je ne suis pas juste un doudou à serrer contre soi, un épouvantail qui fait temporairement fuir tes monstres. J'aimerais que mon empathie me serve à autre chose qu'à ressentir la peine et la douleur des autres. Être capable d'absorber aussi bien la joie et le plaisir. Mais non. D'ailleurs, je suis de moins en moins capable de ressentir les autres. Je perds ça aussi. Je perds tout. Je suis une hémophile vitale.
J'ai envie qu'on me foute la paix, d'être sans sentiments, minérale, et en même temps je rêve de chaleur animale. L'esprit de meute. Appartenir à un groupe. Et ne pas être celui qui a une patte boiteuse. Alors je végète. Comme une vieille marre croupie et qui pue. C'est comme si j'étais anesthésiée. Tout est difficile. Me lever le matin. M'habiller. Sortir de chez moi. Réagir. Parfois, c'est comme si mon corps ne m'appartenait pas. J'ai besoin de me gifle pour retrouver la moindre sensation tactile. Gifles sur mon visage, mes seins, mon ventre mes cuisses. Me mordre la paume, parce que ça ne laisse pas de marques. Me convaincre que je suis en vie. Me tenir à distance du frigo et de mon scalpel. Pour ne pas retomber là-dedans. J'ai eu tant de mal à en sortir. Me retenir de la recontacter, Elle. Même si notre amitié me manque. Parce qu'Elle m'est nocive et que peu importe la nature de nos rapports, amantes ou amies, je sais qu'elle me fera du mal. Et que comme une chienne galeuse, je la mordrais en retour.
Faire des projets. J'ai été engagée par mon père pour réaliser les marionnettes de son spectacle. J'aime les marionnettes. C'est comme un placebo d'être humain. Rêver à un appartement bien à moi. Un endroit que je peuplerais de jouets et de livres. Se concentrer sur l'achat d'une BJD. Beaucoup de pognon foutu en l'air, peut-être, mais j'en ai besoin. Penser à l'avenir de mon couple, mais pas trop. Ne pas me retrouver blessée et déçue, donner et ne pas attendre quoi que ce soit en retour. Espérer. Ecrire. Beaucoup, souvent. Me contenir. Se dire que demain est un autre jour, que je dormirais et que ça ira mieux.
Mais voilà, je n'arrive plus à m'endormir. Et ça ne va pas mieux.